La maison de Monpolet
PREFACE
Les
racines ! J'aime sentir l'importance de mes racines,
mon père et son père ont vécu
là, ils m'ont transmis des valeurs, des traditions… C'est
bon, c'est rassurant de se dire cela ; on sait d'où l'on
vient ! C'est comme un morceau d'éternité.
Le héros de ce livre : le Gamin, ainsi que se nomme l'auteur, est un
bout d'homme de quelques années qui ne sait pas très bien où sont
ses racines. Il ne se pose pas trop de questions, ça ne sert qu'à aggraver
les choses.
Il est arrivé comme son petit frère, en Morvan, au terme d'un
périple plus ou moins douloureux. Comme tout un chacun, il a rencontré de
braves gens, d'autres aussi…Il a découvert la nature, il a observé les
personnes, les animaux, les choses, les paysages. Il a aimé l'école,
il a adoré apprendre et cela dans toutes les directions. Autodidacte,
sa soif de savoir, ne s'est jamais éteinte. Il s'est enraciné en
Morvan : il est une bouture, une belle bouture dont les racines se sont ancrées
dans la terre rude où Vauban et les siens avant lui ont vécu.
Sa vie l'a mené ailleurs, mais son cœur est pour une grande part
resté ici.
C'est pourquoi il sait si bien évoquer la vie de ce coin de campagne
dans les années 1940-1950. Chaque détail de ce qu'il raconte
a de l'importance, que ce soit pour décrire les travaux agricoles ou
autres liés aux saisons, que ce soit pour narrer les évènements
de son enfance, grave ou heureux.
Le désir d'écrire, il doit l'avoir toujours eu. Jeune, il écrivait
des poèmes, il ne les montrait qu'à de rares privilégiés
; il cachait cette facette de sa personnalité, tout en menant de front
sa carrière où il accéda à de hautes responsabilités,
sa vie de famille avec son épouse et leurs trois enfants et la construction
de deux maisons successives de ses propres mains.
Lui et son petit frère Daniel qu'il aimait tant avaient des trésors
de tendresse intérieure cachés sous un abord un peu rude qui
leur a permis de faire face aux épreuves de leur vie.
Arrivé à l'âge
mûr, il a eu envie de mettre par écrit tous ses
souvenirs d'enfance qui lui tournaient dans la tête.
Il l'a fait avec une profonde délicatesse, une grande
discrétion quant à ses sentiments propres qu'il
faut savoir les déceler au fil des lignes. Sa rigueur
descriptive en fait un témoignage de premier ordre sur
la vie rurale au milieu du vingtième siècle.
L'humour n'est pas exclu de ces pages, plus d'un lecteur sourira à l'évocation
de moments de sa scolarité, y retrouvant peut-être certains de
ses propres souvenirs. La douce ironie qui se dégage de la relation
de moments du quotidien au village est plus que savoureuse.
Il s'est donné la liberté de modifier des noms de lieux et de
personnes afin que nul ne se sente troublé dans sa sensibilité,
bien qu'un bon nombre de personnes évoquées ne soient plus de
ce monde. Né en 1935, il fut un jeune témoin de certains faits
de guerre qu'il évoque avec prudence et discrétion. C'est un
sage.
La vie n'a pas toujours été tendre avec le "gamin",
mais il a su faire face, se contenter de ce qu'il avait, sans révolte
inutile. Si cette vie s'est améliorée, c'est à lui-même
qu'il le doit. On peut lui faire confiance, à travers les embûches,
son sillon est bien droit, il le tracera ainsi jusqu'au bout de sa tâche.
Marcel vit actuellement une retraite bien méritée au Pays Basque,
il lui arrive de faire quelques escapades en Morvan, il est adhérent à l'association <<Mémoires
Vivantes>>. Toujours aussi amoureux de la nature, il fait de nombreuses
marches dans la montagne proche de sa maison. Il pense et écrit beaucoup.
Cher Marcel, je ne suis pas ta sœur de sang, mais ta
sœur de cœur, j'en suis fière et heureuse.
Merci d'avoir accepté que je rédige ta préface.
Ne t'arrête pas en si bon chemin, continue à écrire
pour notre plus grand plaisir.
Geneviève PAQUIER, épouse de Daniel (petit frère du <<gamin>> décédé le
2 novembre 2007, mais qui a eu le temps de lire et de relire avec bonheur le
manuscrit de Marcel). |